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Nitra chronique d'un échec !

Nitra, chronique d’un échec


Voilà finie la campagne de Nitra, il faut maintenant faire le bilan et tirer les leçons sans concessions ni langue de bois, des six ans de travail du sélectionneur M. Roberto Mezquita à la tête de notre sélection nationale, ainsi que de notre responsabilité dans un bilan aussi lamentable.

En premier lieu, il est à regretter la méthode, caractérisée par les passe-droits qui ont ponctués les choix du sélectionneur national, durant toute sa régence, rarement il a été question de venir voir le niveau réel des joueurs évoluant dans notre championnat, méconnaissance ponctuée par des choix sur le postulat que, quelque pouvait être la condition physique des joueurs évoluant dans les différents championnats Suisses, ou d’ailleurs, ceux-ci étaient meilleurs et plus aptes que les Français évoluant en France (sans même avoir eu l’occasion de les tester ou pire, leur promettant une place en sélection sans même qu’ils n’aient joué de la saison dans leur championnat). Nous nous sommes retrouvés à Münster en 2012, avec pas moins de six joueurs en surpoids ou hors de forme, ceci constaté quelques semaines avant dans des matchs amicaux contre nos amis Belges, sans que soient prises ni sanctions ni décisions à l’encontre des joueurs en question. Cela s’est traduit au premier match et au bout du deuxième tiers de jeu, par des joueurs qui ont été aux abonnés absents, toute la durée des qualifications. Tout simplement honteux ! Et ne me faites pas la mauvaise accusation d’« anti-suisse ». Je ne le suis pas, j’apprécie les Français de tous horizons (et je dis bien Français et non pas Franco-Suisses, ou Franco-Vénézuéliens ou autres franco, cela n’existe pas, en équipe de France, pour moi, si tu es là c’est que tu es Français), qui viennent mouiller le maillot Français avec sacrifice, don de soi, conviction et fierté. Et ils sont nombreux, les Alexandre Lang, Romain Dragon, Stéphane Balandras, Patrick Droz, Michael Balandras et Boris Halperin parmi les gardiens (pardon si j’en oublie), les Jérôme Andermat, Matteo Renoux, Michael Lanini, Claudio Henry, Simon Riihelä, Tobias Weber, Youness El-Kadmiri, et les frères Russo-Mendoza Tiüna et Manaüre, entre autres. Puis j’aime les Suisses et autres Suédois ou Tchèques, qui m’honorent de leur gentillesse et amitié.

Suivent des règles de fonctionnement des sélections à la tête du client.

Des choix de joueurs où on privilégie l’ambiance du groupe sur l’habileté et la qualité sportive, tout ça au détriment de la performance du groupe en attente.

Des punitions injustifiées et injustifiables envers de joueurs qui ont fait la plupart des regroupements, leur préférant des nouveaux venus comme titulaires, oubliant au passage qu’être en équipe de France signifie consentir de gros efforts familiaux et économiques, pour se faire évincer par ceux qui n’en ont fait aucun. Être en équipe de France ça se mérite Monsieur ! Mais encore une fois, les joueurs ne sont en rien responsables des bourdes du sélectionneur et du manque d’éthique professionnelle comme de respect pour les joueurs.

Résumons : pas d’exigence d’aucune ordre, ni d’éthique professionnelle, ni sportive, pas de règles à respecter, ni de la part des joueurs, ni des sélectionneurs. Et pour finir se retrouver (cerise sur le gâteau) avec une interview dans la presse Helvétique, à quelques jours du début des qualifications à Nitra, où le sélectionneur national s’en donne à cœur-joie pour critiquer le niveau du championnat Français qu’il méconnaît complètement. Ou ce qui est pire qu’il méprise, et que dans le meilleur des cas il n’avait pas à commenter, encore moins pour justifier ses choix qui “ de toute évidence “, même pour lui, étaient injustifiables. Ceci est pour moi le comble du mépris et du manque de respect de ceux qu’il était censé représenter, C’est sportivement une erreur grave de management psychologique sportif et donc inutile.

Attention ! je ne prétends nullement que le niveau floorballistique Français soit mirifique, mais il a pris de l’envergure et ne cesse de progresser et L’’époque où on allait à l’abattoir à chaque fois qu’on jouait contre nos amis helvètes pour prendre des 15/1 ou 18/0, est révolue. Les équipes comme l’IFK et ses parcours honorables en qualifications pour l’Eurocup, ou encore les Phoenix et les Trolls dans différents matchs amicaux ou tournoi, ont fait bien mieux que se défendre. Les Suédois, Suisses, Slovènes, Finlandais, Italiens, Tchèques et autres Autrichiens l’ont appris à leurs dépens. Mais voilà il aurait dû s’abstenir, l’équipe qu’il dirigeait et la nation qu’il représentait, ne méritaient, ni n’avaient besoin de cela ; pas de règles encore et toujours.

Dire que les résultats obtenus, sont la faute du seul sélectionneur serait non seulement injuste, mais dangereusement faux, et si nous voulons être crédibles, mûrir, avancer et grandir, il faut alors regarder sans concessions du côté de notre collectif. Surtout maintenant que nous entamons un virage que nous savons important dans notre fonctionnement et notre vie fédérale. La vérité, la transparence, aussi douloureuse soit elle est le seul moyen d’avancer avec sérieux, ambition et fierté.

Les seuls qui à mon avis ne sont pas blâmables, permettez-moi alors d’en parler, ce sont les joueurs. Ils étaient la parce qu’on leur a demandé d’y être, et ils ont fait au mieux de leurs capacités. Quelques-uns ont peut-être déçu parce qu’on attendait mieux de leur part, d’autres ont confirmé leur statut, d’autres se sont révélés et ont su apporter plus de ce qu’on attendait d’eux ; ainsi va le sport, il n’y a pas de certitudes. Mais tous ont fait de leur mieux, et contrairement à ce qui s’était passé à Münster, physiquement ils étaient prêts, et tous ont mouillé leur maillot, tous ont chanté et vibré avec la Marseillaise. Pour cela Messieurs “ MERCI et BRAVO !”

Nous, c’est une autre paire de manches. La vérité est que nous n’avons pas encore pris la mesure de ce qu’est, pour notre sport, la vitrine « équipe de France », pour nos jeunes pratiquants, pour les nouveaux venus, pour le public, la famille, les amis et nos supporteurs qui nous suivent. Et ce qui est plus grave, pour les medias, pour nos élus et pour l’autorité sportive nationale qu’on voudrait convaincre de nous regarder, reconnaître et agréer. C’est cette vitrine-là qui nous permettra de grandir, d’être pris au sérieux et de faire mieux.

C’est là que nous devrions le plus soigner notre image, concentrer des moyens humains, économiques, médiatiques. Là que nous devrions nous atteler à donner le meilleur encadrement possible et pas nous contenter de ce qui vient, sans avant avoir tout fait pour avoir le meilleur possible et impossible et de nous donner les moyens de rêver. Après tout ne dit-on pas « impossible n’est pas Français ». Rêver c’est quelque chose que l’on décide et vers lequel on met le cap et les voiles.

Coupables nous sommes, les uns parce que nous n’arrivons pas à nous faire entendre ni comprendre, les autres parce que la montagne leur apparait insurmontable et préfèrent rester dans la tranquillité apparente et rassurante du connu, petit pas à petit pas. Ce n’est pas mauvais en soi, comme dans un match il faut de tout pour gagner, accélérer à des moments, ralentir à d’autres pour poser le jeu et changer de rythme. Mais il nous reste une constante à maintenir, la passion, le sérieux, l’ambition et la persévérance. C’est donc une faillite collective dont il s’agit, et de là qu’il faudra sortir clairs dans les défis qui seront devant nous. C’est en doublant les efforts et en faisant front collectivement que ce dont on rêve pour le Floorball pourra devenir réalité.

Pour ce qui me concerne je dirais bon vent à M. Mezquita, travaillez dans votre club et adieu. Sûr qu’on trouvera mieux à condition de s’en donner les moyens et surtout à condition de chercher et de croire dans cette belle aventure que nous nommons « équipe de France » et croyez moi nous sommes nombreux à y croire.


Alejandro Russo-Mendoza (Les opinions ici émises n'engagent que son auteur et d'aucune façon le club des Trolls)

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